TRACES AU COMPAS DES SIGNES FIXES / tracé du taureau

                                                          _Tantra-acheiropoiete.overblog.com_

Depuis le huitième siècle et dans les siècles qui suivirent se succédèrent au Tibet, les trois premières prenant leur source en Inde même, quatre principales lignées de transmission d'enseignement religieux issues du bouddhisme.
 
Dans l'illustration ci-dessous, j'ai réuni des représentations traditionnelles de ces quatre lignés, des panthéons auxquels elles s'attachent, appelées 'Arbre de refuge'. Chacun d'eux présentent des figures du bouddhisme originel (env. 5 siècles av. J.C.), des figures du bouddhisme dit du 'Grand véhicule', interprétation des enseignement originaux d'un caractère moins nihiliste (env. au début de l'ère chrétienne), et enfin, principalement, des représentations plus tardives propre au 'Véhicule adamantin' _tantrique_ lui aussi initié en Inde (env. 5 siècles ap. J.C.). 
L'Inde, au moyen âge, se trouvant militairement envahie, tous ces enseignements trouvèrent refuge alors au Tibet.
Au centre de l'illustration, j'ai ajouté une représentation de la lignée de 'Tcheu'.
Cette transmission, initié au Tibet, n'a pas perdurée jusqu'à nos jours, mais ses enseignements son soutenus par les quatre écoles.
Son initiateur est une initiatrice, elle est représentée en blanc, le plus souvent nue. 
'Tcheu' signifie coupure ou sacrifice, ce qui décrit le rituel particulier (symbolique, à l'exemple de la communion chrétienne) qui lui est attachée.
 

A la tête de chacune des écoles se trouve de même un maître principal en tant que détenteur de la ligné.
Dans leur ordre d'apparition historique, il y a Dudjom Rinpoché, détenteur de la lignée des anciens (Nyingma).
Cette lignée est représentée, dans l'illustration, au-dessus de celle de Tcheu. 
Puis vient Saskya Trizin, détenteur de la lignée de la terre pure (Saskya), représentée à gauche de celle de Tcheu.
Le Karmapa, détenteur de la lignée de la transmission orale (Kagyud), à droite de celle de Tcheu.
Et enfin le Dalai Lama, détenteur de la lignée des purs (Guéloug), en dessous de celle de Tcheu.
 
D'après ceux de l'ordre monastique chrétien le titre de ces quatre lamas est celui de 'Sainteté'.
En plus de ceux-ci, d'autres, plus ou moins éminent se trouvent représentés.
 
Je commence avec le Dalai Lama qui est le plus connu. 

J'identifie son visage avec le tracé au compas des traits représentant le signe du taureau.

D'après:

En plus du visage du Dalai Lama apparaît celui du Panchen Lama:

De cette façon:

Après le Dalaï lama, il est le second dignitaire de la lignée Gélougpa; lignée détentrice
du pouvoir politique au Tibet, comme avant elle les autres lignées qui se sont succédées, notamment, pour des questions de réforme dogmatique, sans pour autant aller jusqu'au bannissement complet de leurs prédécesseurs et de leurs enseignements, plus ou moins intégrés au nouveau corpus..
 
Lors de l'invasion chinoise du plateau tibétain, Le Panchen Lama n'ayant pas pris la route de l'exil, a tenté malgré l'oppression, d'améliorer le sort de ses compatriotes, aussi bien du point de vue
culturel que dans les domaines sanitaires et sociaux, cependant tous ses efforts ont été systématiquement
contrés de façons pernicieuses. et après un séjour en prison, réaffirmant son soutien au Dalaï lama,
il décède dans des circonstances, selon certains, équivoques.
 
En 1995 le Dalaï-lama reconnait sa dixième réincarnation:

 
Ce petit garçon, peu de temps après, est séquestré par les autorités chinoises "pour son bien" tandis qu'elles nomment à sa place un fantoche.
 
A l'âge de six ans Gendhun Choekyi Nyima constituait le plus jeune prisonnier politique au monde.
A l'heure actuelle une alerte A.M.B.E.R. mondial a été lancée à son sujet et une récompense offerte pour tous témoignage de son existence.
 
 [Ceux qui ont lu à cette place le précédent article présentant Khènsour Rinpoché à la place du Panchen Lama, comprendront que j'ai sur ce point conclu un peu vite et le retrouveront un peu plus loin sur la base du même tracé mais avec deux traits supplémentaires; ce que je tacherais d'expliquer plus loin. A la façon d'une fleur qui s'ouvre et dévoile ses pétales, j'apprends sur ces tracés, un peu plus chaque jour; aussi certains articles sont susceptible d'être à posteriori corrigés].

/Des cercles supplémentaires:

Dans les tracés des signes à la règle ou elliptique, présentés précédemment, certaines liaisons, partant et revenant au même signe, se réduisent à une simple boucle que j'ai fait apparaître comme des points avec les tracés en trait.
Les boucles sont ici développées d'une part comme centre et d'autre part comme jointure de cercles supplémentaires; ainsi, ici avec le tracé du signe du taureau, comme avec les autres signes fixes du zodiaque, ils apparaissent de cette façon (en rouge):

 
Cet artifice s'avère nécessaire pour faire apparaître certains visages et attributs.
 
Ces cercles supplémentaires cumulés à ceux des signes mutables et cardinaux créent cette figure:

 
En noir, les boucles correspondant aux quatre signes cardinaux;

en rouge, celles correspondant aux quatre signes fixes;

et, en bleu, celles correspondant aux quatre signes mutables.

En plus ici, quatre cercles en jaunes, complétant la symétrie circulaire de la figure, que j'identifie d'après l'enseignement du Vénérable Aryadeva au (fil du) destin; les signes cardinaux, fixes et mutables correspondant respectivement au passé, au présent et au futur.
 
Pris dans son ensemble cette figure ressemble au signe 'Peace & Love':

 
Par ailleurs, si nous retirons à cet ensemble les cercles correspondant à l'une des tendances, cardinale, fixe, mutable ou destin, nous obtenons les figures ci-dessous auxquelles nous pouvons attachées, d'après les caractéristiques anthropomorphes qu'elles présentent, diverses expressions (ici distingué en noir, les yeux; en bleu, le nez; et, en rouge, la bouche):
 
_L'ensemble diminué des cercles supplémentaires correspondant aux signes cardinaux, nous obtenons cette première figure qui traduit la convoitise, le champ de la conscience se réduisant à la seule chose qui l'obnubile:

/D'après:  

_L'ensemble diminué des cercles supplémentaires correspondant aux signes fixes, nous obtenons cette deuxième figure traduit la haine, une massive réprobation:

/D'après:

_L'ensemble diminué des cercles supplémentaires correspondant aux signes mutables, nous obtenons cette troisième figure traduit l'ignorance, une confusion aveuglante.

/D'après:  

Convoitise, haine et ignorance sont les trois 'poisons' énumérés par le Bouddha dans nombre de ces enseignements.
 
__L'ensemble diminué des cercles supplémentaires correspondant au 'destin', nous obtenons une figure présentant un aspect simiesque.  

/D'après:

_Enfin, là où l'aspect précédent montre une face simiesque, la figure réunissant tous les aspects présente un visage anthropomorphe:

/D'après:

 

L'humain se distingue du singe, notamment, par l'usage du langage articulé; ceci prend sens quand nous mettons en rapport les quatre aspects, ci-dessus présentés, avec les quatre consécrations (purificatrices), incluent dans certains rituels du bouddhisme tantrique, que je ferais ici qu'énumérer: les trois premières sont celles du vase, du secret, de la sagesse-connaissance, la dernière étant une consécration dite du souffle ou de la parole.

Les boucles correspondants à chaque aspects, passé, présent, futur et destin, isolées, présentent elles-mêmes des caractéristiques les faisant correspondre à certains enseignements du bouddhisme, notamment aux trois points essentiels de la pratique (Cf: Lamdré T.2 par Ngor Tchen Konchog Lhundrup _ Trad. sous la direction de Ngor Ewam Phendé Rinpoché).
 
Pour comprendre comment, il faut considérer en détail chacun des aspects, avec d'une part les cercles centrés sur les boucles et de l'autre ceux qui y sont joints, et la signification qui peut s'y attacher:

 
Les cercles réunis du premier ensemble, révèlent au centre une forme anthropomorphe en pied, assez subtile:

D'après:

Cet individu se trouve placé en chef d'une face léonine couvrant son environnement (phénoménal), et qui a l'air réjouit (en couleur ses yeux):

Le lion prédateur, symbolise la saisie. 
 
D'après ces éléments, cet aspect caractérise le premier point essentiel: 'Tous les phénomènes sont une projection de notre l'esprit'.
 
 
Du point de vue de la forme générale le premier et le second aspect sont similaire; se pourraient être le même mais à une distance différente, le second, comme vu de plus loin, est  moins détaillé:

L'intérieur  présentent l'aspect d'une fleur; nous connaissons tous l'expression 'faire une fleur', c'est aussi un symbole, en tant que principal objet de fixation de la vue, de la méditation (dhyana en sanscrit), qui est un retrait, une digestion.

Pour ces raisons, d'autres sûrement pourraient être relevées, j'assimile cet aspect au second point essentiel de la pratique: 'La vision d'un esprit est une illusion'.
 

Si nous considérons l'ensemble des quatre signes réunis, le cercle complet, comme le champ d'expérience d'un individu, le premier point couvre la moitié de ce champ et le second, dans le diamètre opposé, un quart, le premier relevant de soi et le second d'autrui ou non-soi:

 
  L'affirmation d'un soi se projetant dans le champ d'expérience n'est pas contradictoire à l'enseignement bouddhiste, ainsi dans le Mahaparinirvana sutra (le grand passage en l'au-delà des vanités) [cité dans 'Le Bouddha parle' d'Anne Bancroft, Ed. Kunchab], enseignement du bouddhisme originel: 

"...Les moines étaient sidérés.

-Bienheureux, dirent ils, selon tout ce que vous avez dit et enseigné, il nous a été demandé de cultiver le désintéressement de soi, conduisant à laisser tomber l'idée d'un moi. Mais maintenant vous nous dites que nous devrions cultiver l'idée d'un moi _ quel es le sens de tout ceci?

-Bien! répondit le Bouddha. Maintenant, vous posez la question du sens! Vous devriez le connaître, comme un médecin vous devriez trouver le remède approprié à la maladie. C'est comme un médecin que j'ai observé les maux du monde. J'ai vu que les gens ordinaires croient qu'ils ont un moi et que tous ceux qu'ils rencontrent ont un moi. Ils pensent que le moi est dans le corps. Mais il n'en est pas ainsi. Parce qu'il n'en est pas ainsi, j'ai montré qu'il n'existe pas de soi de la manière qu'on le pense. Dans tout ce que j'ai dit, j'ai montré que le soi n'est pas comme les gens pensent qu'il est, car c'est un moyen expédient, le bon médicament.
Mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas du tout de soi. Qu'est-ce que le soi? S quelque chose est vrai, est réel, est constant, est le fondement d'une nature immuable, cela nous pouvons l'appeler un soi. Pour le bien des êtres, dans toutes les vérités que j'ai enseignées, il y a un tel soi. Ceci, moines, c'est à vous de le cultiver".

Pour ce qui est du second point, il peut être ajouté ceci:
Comme l'oeil voit sans se voir, l'épée tranche sans pouvoir se trancher elle-même, s'il y a perception à notre esprit d'un esprit, ce peut être extérieurement (extrinsèquement) un autre (esprit).
Si ce dernier, cependant, ne se trouve entièrement compris dans notre champ d'expérience, à cause de son éloignement, la vision à notre esprit de cet autre (esprit) est donc, et ne peut être, que partielle (voilée).
Ainsi, chacun possède son propre champ d'expérience, deux personnes ne peuvent en même temps occuper le même espace; elles ne peuvent être que l'une à coté de l'autre.

(Illustration: J. B. Regnault 'La liberté ou la mort' dans 'L'art romantique' de G. Legrand Ed. Larousse):

 
Le nagual Don Miguel Ruiz divulgue cet 'accord': "Quoi qu'il arrive, n'en faite pas une affaire personnelle", comme le second, dans son livre: 'Les quatre accord Toltèques'.
 
Cependant, lui-même, le Bouddha, le Christ et d'autres, nous enjoignent de ne pas négliger l'autre part, de considérer l'affect d'autrui, et dans un certaine mesure de le prendre sur nous-même. 
Par exemple, si nous voyons une personne retirer vivement sa main d'une étendue d'eau, dont nous ignorons la température, nous comprenons que celle-ci est trop chaude ou trop froide. cet exemple décrit une expérience désagréable mais, il peut en être de-même d'une sensation opposée et entre les deux d'affections de toutes sortes.
 
Relevant ces interactions subtiles, nous abordons ainsi le troisième point essentiel de la pratique: 'la production dépendante - vide de nature propre' et cet ensemble montre bien (joint / disjoint) la jonction (production dépendante) de fin diverses (vide de nature propre) _unicité/diversité_, ce qui n'est pas _unité/dualité_.:

Au-delà de l'altérité abordée avec le second point essentiel, ici est relevé la production dépendante.

Semblable à une chaîne, à un horizon, c'est d'un point de vue vaste, l'appréhension entre soi et autrui d'un lien de cause à effet.
 
Le dernier point, 'L'indicible', est compris dans le troisième. (Il n'est pas distingué comme quatrième point (// le Chakra 'Anahata' (le non frappé), la Sefirot 'Daat')).
Au-delà du mimétisme du point précédent, cet aspect décrit un lien profond:

Infini et disjonction ou un infini entre deux fini: une portion d'infini, l'infini est proprement innommable...

   Le 'Sphinx':

 Traits communs aux quatre signes cardinaux.

                              "Nul question pour passer ou ne pas passer le dragon du seuil"

                                                                                                    (Bouddhisme zen: Koan)

Cet infini n'est que le développement de la production dépendante mais il nous faut, pour comprendre ce point, appréhender le fait que nous sommes lié à plus de choses que nous pouvons en énumerer.

Dans l'hindouisme, les deux premiers points, projection et illusion, sont aussi connus comme grand et petit soi, le premier étant réalisé via l'union à une divinité (l'incarnant), _ comme dans le Tantra bouddhiste considérant ceci comme un moyen habile_, et second, constitué par le continuum de la saisie d'un soi de façon erronée, par son effacement.

L'appréhension de la production dépendante au-delà du verbe relève, elle, de yoga développant notre champ de conscience.

 
Nicolas d'Inca, psychologue clinicien, thérapeute, licencié en philosophie, dans la rubrique 'Psychologie & méditation' du magazine 'Bouddhisme Actualité' de juillet-Aout 2010, déclare: "La vision moderne du moi est une des pierres d'achoppement de la psychologie occidentale, car elle est trop influencée par la métaphysique, c'est-à-dire par une pensée très active qui nous influence malgré nous. Aujourd'hui se considérer comme un moi et voir en son prochain un autre, ou distinguer le monde en sujet et objet, est devenu une évidence dont il est très difficile de sortir. c'est un des buts de cette rubrique d'en montrer une alternative. On y retrouve à l'oeuvre la pensée du psychanalyste américain Bruno Bettelheim: "Une trop grande part de la psychologie moderne cherche à établir un savoir sur l'autre; une trop grande part, à mon avis, qui n'est pas contrebalancée par un engagement au moins aussi important envers la connaissance de soi. Mais je crois que connaître l'autre - ne peut être qu'être fonction de la connaissance de soi" (La forteresse vide). (...) La psychologie est une pratique emprunte d'humanité, le traitement de la folie nous rappelant sans cesse à l'humilité de la position de celui qui ne sait pas - mais est disposé à entendre".

Non arbitraire, et relevant certains points de cet exposé, le choix des couleurs dans cet ensemble est basé sur un enseignement du Vénérable
Aryadeva dans 'Les paroles du Guru': 

              "Le point du présent est à égal distance de tous les points de la sphère de l'avenir,

                       qui supporte la coupe du passé, sous la ligne perpendiculaire du destin".
 
L'essentiel de l'enseignement de Vénérable Aryadeva, dont j'ai déjà évoqué le travail, est en fait, plus qu'une étude sur le zodiaque, une démonstration de l'universalité du triple joyau [triratna] selon la dénomination bouddhiste (Image Wikipédia - domaine libre / Stupa de Sanchi - 1er siècle Av. J.C.):
 

 
Dans ce texte nous retrouvons les trois aspects: passé, présent, futur, auxquels s'ajoute le destin et il fait bien sur référence au 'Joyau qui exauce les souhaits'.

Dans 'la clef'' exposant amplement son enseignement sur le sujet, il en divulgue la nature quadriélémentaire et les couleurs qui se rattachent à chacuns de ces éléments, tel que mentionnées précédemment: 
 

Eléments séparés:

 

A la coupe de couleur noir correspond donc l'ensemble du passé;
au cercle bleu correspond les signes du futur, à l'intermédiaire entre passé et présent (nous construisons notre avenir non pas seulement au regard du présent mais aussi sur la base de notre passé / Cf. Science et vie juin 2008, p. 62);
au trait de couleur jaune correspond l'ensemble du destin;
au point de couleur rouge l'ensemble du présent (en blanc le cercle de base):
 

 
Ces couleurs, elles-mêmes, définissent une appréhension positive; à savoir que le rouge, colorant les cercles correspondant à l'essence de l'illusion, entraîne à la distinction; tout comme le noire à développer une vision du soi spontanée, le jaune à une vision de l'égalité de notre situation par rapport d'autres, et le bleu, dans le rapport entre soi et autrui, à la connaissance véritable. 
 
Cette définition des couleurs est celle donnée dans le bouddhisme tibétain, mettant en correspondance chaque couleur avec une sagesse et une émotion négative (notamment dans le symbolisme des cinq Jinas et du Mani mantra).
 
Pour ce qui est de ces dernières, les couleurs inversées, dans notre ensemble, définissent précisément une tendance inverse, à savoir névrotique, négative:
 
      
 Au vert correspond la sagesse" toute accomplissante" mais ici, elle définit une volonté d'omnipotence par-devers autrui qui confine au totalitarisme,
 
Le jaune, correspondant à la sagesse de l'égalité, définit ici, à l'intermédiaire entre soi et autrui, une orgueilleuse absence de distinction. 

Le blanc, qui contient toutes les couleurs, correspond à la 'Maya' - terme pouvant être traduit par 'mère sans supérieure' [Ma-Ya], ou aussi par illusion _comme ici_, le rapport à la mère définissant une immaturité, et la combinaison des couleurs, le blanc, une confusion.

Enfin le bleu sombre, correspondant comme le noir à la sagesse de l'immuabilité, caractérise ici la saisie d'une telle interconnections, entre les tous aspects (précédents) -l'ensemble de la situation-, comme étant à l'épreuve du changement, alors que le propre des agrégats est d'être voués à la désagrégation.

         "La liberté des personnes est une flamme; celui qui s'en empart s'y brûle" [Ghandi ?].

Le caractère de ces figures est très caricatural, et une telle identification peut sembler incertaine, cependant nous allons voir que les autres nuées, systématiquement, vont permettre de faire des recoupements complémentaires...

  Comme je l'ai préciser dans l'introduction, je m'étends en particulier sur le bouddhisme; cependant, ce n'est pas tant une fin qu'un moyen. Cette étude va permettre, au-delà, des développements originaux qui peuvent s'avérer pertinent indépendamment d'une conversion au bouddhisme.
Ajoutez à cela que le bouddhisme tantrique s'y prête. Tulkou (=un lama reconnu comme une réincarnation) Thondup dans son livre 'L'infini pouvoir de guérison de l'esprit' (Ed. Le courrier du livre), présente nombre d'exercices comme pouvant être associés à différentes traditions.
 
 
L'humilité est le porche qui mène à la compréhension.
La tolérance est le chemin où se rassemblent les êtres.
La compassion est le jardin où s'épanouissent les coeurs.
L'amour est la pierre angulaire de l'existence humaine.
                                                 Le XIVème Dalai lama.

Ces traits supplémentaires apparaissent donc comme un facteur crucial, et nous allons encore en comprendre le pourquoi au travers des figures des maîtres auxquelles elles se rattachent. 
 
Déjà, à partir du signe du taureau, sans ces traits apparaît un visage qui n'est plus tout à fait celui du Dalai lama:
Nous pouvons y percevoir distinctement un trident, c'est le visage même d'une transcendance (il rappel celui de Xipé Totec / voir plus loin), et le visage du Panchen Lama n'y est plus; celui-ci apparaît ou est 'éveillé' qu'avec les cercles supplémentaires apportant dans cette ensemble une horizontalité.
Ces deux figures étant, l'une par rapport à l'autre, comme l'élève et le maître, l'alpha et l'oméga, imbriqués l'un dans l'autre:
 
 
ceci caractérise la compassion (opposé complémentaire de la sagesse transcendante), une bénédiction ou une 'descente de la grâce'.
  

Par ailleurs si le taureau symbolise la force vitale ou sexuelle), avec par exemple le taureau blanc (de Shiva - le porteur du trident) appelé 'Nandi', 'Le joyeux', ou sous la forme de 'la vache qui exauce les souhait':
 
"Le cercle de l'immortalité (amrita-chakra) dans la région du front. C'est le chakra de Purnagiri (Un  lieu sacré), où la gayatrï (chant, hymne) est la Vache-qui-exauce-tous-les-souhaits. La région d'où jaillit la liqueur sacrée (soma) ( ). La Vache-qui-comble-les-désirs fait ruisseler la boisson d'immortalité. Elle a le bec d'un corbeau femelle, avec deux concavités tubulaires . Le milieu [de son corps] constitue le sens d'individuation (ahamkara), sur sa tête est le domaine de la Réalité absolue (Brahma-pada). Le lotus de son visage est humain, elle a des cornes de vache, des yeux d'homme, l'encolure d'un cheval, la queue d'un paon, le corps d'un cygne. La lune fait ruisseler le nectar pour les yogin. On doit s'exercer [à la pratique du Yoga] constamment. La Lune exsude dans le Ciel. Le yogin qui détient le grand mantra de la gayatrï informulée (Ajapa) est toujours vainqueur. Tel est le cakra de l'immortalité dans la région du front".

Tara Michael - Corps subtil & corps causal (traductions de textes sanscrits) - Ed. Le courrier du livre.
 

Inversement, il symbolise aussi la mort, notamment sous la forme de la divinité indo-tibétaine Yamaraja (Illustration:  Mandalas & Thangkas, Anjan Chakraverty, Guy Trédaniel Editeur).

 
Extrait d'un commentaire de Jean Papin:
"Yama peut avoir des sens multiples tels: veille et tiers de la nuit, cessation, suppression et contrôle. Mais tous se rapportent cependant à la racine YAM contenant l'idée de refréner et de subjuguer. Finalement, cette notion est relative à la mort, yama.
(...)
 N'ayant pas été confrontés aux dilemmes dans la dualité, comment pourrions-nous discerner que l'Un est notre vraie patrie? La reconnaissance du Soi et de la libre énergie ne pourrait advenir. L'éveil n'est que retour au pays natal; mieux encore, constat stupéfiant de ne jamais l'avoir quitté. A la question sans cesse réitérée « pourquoi ce passage obligé de turpitude et d'opacité? », nous répondrons inlassablement: pour l'achèvement du monde!"
Jean Papin _ Shakti-sutra. Les aphorismes sur l'énergie d'Agastya _ original, traduction et commentaire
(préfacé par Prithwindra Mukherjee, membre du CNRS) - Ed. Almora.

Ces deux aspects sont réunis, dans l'égypte antique, en la vache 'Hathor':

    "...Protectrice des femmes, à la toilette desquelles elle passait pour présider, Hathor connut une immense popularité comme déesse de la joie et de l'amour; on la proclamait 'maîtresse de l'allégresse et souveraine de la danse, maîtresse de la musique et souveraine du chant, maîtresse des sauts et souveraine de l'enlacement des guirlandes', dont le temple est 'le séjour de l'ivresse et l'endroit à la vie agréable'.
    Déesse des vivants, Hathor les nourrit de son lait et nous la voyons présenter le sein au roi, qu'elle tient dans ses bras ou sur ses genoux, ou bien, sous forme de vache, se laisser téter à pleine bouche par le pharaon".

   "Bienveillante envers les vivants, la déesse l'est encore davantage en faveur des défunts. Sous le nom de 'Reine de l'Occident', elle est, en effet, la protectrice de la nécropole thébaine et les vignettes du Livre des morts nous montrent la bonne vache sortant à mi-corps de la montagne libyque, limite du séjour des vivants, pour accueillir les défunts à leur arrivée dans l'autre monde, et emporter sur son dos, afin de les soustraire à tous les dangers, tous ceux qui savent l'implorer avec les formules prescrites. On l'appelle aussi la 'Dame du sycomore', car elle se cache parfois dans le feuillage d'un grand arbre, à la limite du désert, et en sort pour présenter au mort l'eau et le pain de bienvenue. On assure enfin que c'est elle qui tient la longue échelle grâce à laquelle les justifiés,  peuvent monter aux cieux..." 

Encyclopédie de mythologie générale ( ).

La face du taureau est visible sous la forme des tracés elliptique et droit, mais, pas avec les tracés circulaires.

(Comme pour les signes mutables (voir: 'tracé au compas des signes mutables'), ce tracé au compas correspond au portrait psychologique du signe du scorpion, son opposé, et non à celui du signe du taureau lui-même).
Il peut en être déduit, avec ces derniers, que le passage, dans le sens de la figure avec les traits supplémentaires à la figure sans (cette fois), signifie une accession à un état transcendent:

En comparaison, à l'inverse, nous pouvons encore considérer qu'avec le tracé en cercle, la grande figure, de l'aspect transcendant à l'aspect compatissant (le Dalai Lama), symbolise encore la protection de la vie.
(Le Bouddha, comme Zarathoustra (Sara-théos-tra ?) avant lui, interdit les sacrifices sanglants).

 
A y regarder de plus près, si L'aspect en trait du taureau, sa face, paraît courroucé ce n'est que pour intimider son adversaire.
Dans ce tracé, bien que ténu, nous pouvons discerner un aspect anthropomorphe en pied:

 
 Il se trouve diminué avec le tracé élliptique: c'est lui qui, en fait, est heurté:

 
Entre les deux le taureau (vise et) charge; ceci est encore figuré autrement:

 Tracés droit & élliptique réunis:

Malgré l'expression nul ne peut "prendre le taureau par les cornes"; ceci peut signifier la mort.
 
Cependant, à l'exemple du torréador, le taureau peut être esquivé.
C'est ce que peut encore représenter, en seconde lecture, les traits élliptiques.
 
Ainsi il peut être fatigué, dominé. 
 
 

"Le retour est le mouvement du Tao; la faiblesse est le moyen dont il se sert.
Toutes choses, sous le ciel, naissent dans l'Etre; l'Etre naît dans le Non-être".
                                                                                 Lao Tseu - Tao Te King
 

l'une des divinités les plus en faveur de la ligné Guélougpa (celle du Dalai lama). est Yamentaka, 'le bourreau du seigneur de la mort' (Illustration dans: Peintures Tibétaines - Pratapaditya Pal):

 

                  Un de ses mantras (parole - incantation mystique) en sanscrit:

                  "Om Rishi vikrita hana hana hum phet"

                   peut être traduit de la sorte:
                  "O ! Voyant n'agit, réfléchi, réfléchi, où ! Paix !"
 
A l'apex de ses multiples têtes, est celle de Manjushri _le Mage chéri_, dont il est dit émané:
 
"Le GURU est le mat du bateau sur la mer agitée, il est la lampe dans les abimes de l'oscurité" (p95).
 
"Multiples sont les significations du mot 'GOUROU' mais son sens principal est celui de Révélateur, de celui qui dissipe l'obscurité, l'ignorance. Ce titre est donné au soleil qui, lorsqu'il se lève, dissipe les ténèbres. Mais dans l'Inde ce titre est largement utilisé envers quiconque est capable d'éclairer quelque chose. Meme un objet, caillou, arbre, etc... s'il est occasion inconsciente de nous éclairer est appelé UPAGURU, c'est à dire sous-gourou" (Extrait de la préface).
 
 
         Les paroles du Guru - Vénérable Bh. Aryadeva - Société des amis du bouddhisme (Ed. intégrale).
 
Selon le Vénérable encore le mot sanscrit 'Guru' est le diminutif de Guhya Rudra: de ce qui cache / le destructeur. 

  [(En apparté:) Même si les enseignements du Vénérable (/dénomination traditionnelle des religieux bouddhiste Théravada) Aryadeva y apporte des éclaircissements; aux vues des dérives sectaires, je reste, le plus souvent, très discret, circonspect, sur le sujet. Il peut être bon de se dire que le 'Maitre suprême' est que soi-même (donc responsable), tout en ayant l'humilité de se rappeler que nous pouvons, de temps en temps, avoir besoin d'aide].  

Dans le bouddhisme Zen, la Voie est symbolisée en dix étapes, succintement: le disciple, après avoir longuement cherché, découvre les empreintes d'un taureau et parvient à s'en approcher; le prenant au lasso, celui-ci furieux se débat, mais finalement le disciple parvient à le dompter et rentre chez lui sur son dos (...)
 
                                                 7 - Le taureau transcendé
                            Sur le dos du taureau, je suis de retour à la maison.
                            Je suis serein. Le taureau lui aussi peut se reposer.
                            L'aurore est venue. En ce doux repos,
                            Dans ma chaumière, j'ai abandonné le fouet et la corde.
 
                   Texte chinois du XII siècle, attribué au maître Kakuan.
 
                   Dans: "Le zen en chair et en os" - Paul Reps - Ed. Albin Michel.

Lao Tseu, initiateur du taoisme, est traditionnellement représenté sur un bovidé de cette façon (Chenmen.fr):

La vision du maitre sur le taureau se trouve bien figuré dans ces tracés que je présente, mais pas avec le signe du taureau lui- même, avec son opposé: le signe du scorpion; ceci apparait selon une méthode de traçage au compas un peu différente: en reliant chaques points au compas par leur point médian sur le cercle nous retrouvons, à partir du signe du scorpion, la face d'un taureau dont l'aspect, à l'endoit, illustre bien une autre stance du texte de maître Kakuan cité plus haut:

                              4) On attrape le buffle.
                  Il faut saisir la corde avec vigueur et ne pas la lâcher,
                  Car le buffle garde encore tous ses instincts sauvages.
                  Tantôt, il veut foncer vers les sommets,
                  Tantôt il veut flâner dans les ravins brumeux.

Cette m ême figure, inversée:

peut  être comparée à cette autre représentation de Lao Tseu (cricri1956.blogspace.fr): 

En traçant le signe du taureau de la m ême façon, nous ne retrouvons pas les figures, que nous avons découvert plus haut, du Dalai Lama et du Panchen Lama:

Cependant au milieu d'une figure dont le caractère joviale et enfantin que j'identifie à une expérience de béatitude (en bleu: les yeux, en rouge: la bouche)...:

... nous pouvonrs distinguer un visage qui ressemble, avec ses moustaches, à celui de la précédente incarnation du Dalaï lama appelé le grand XIIIème:

Néanmoins ici à la différence de la figure du Dalai Lama par rapport à celle du Panchen Lama, en comparaison, celle-ci est très réduite par rapport à la figure qu'elle domine (en bleu: les yeux, en vert: le nez, en rouge: la bouche):

Avec le fait qu'elle se trouve au milieu du front à l'emplacement de l'oeil de sagesse, signe de la connaissance transcendante des étapes de 'la Voie', cette réduction signifie une intégration non duelle.

L'union au lama est une pratique générique plus ou moins développée dans tous les rituels du bouddhisme tantrique.
Dans les pratiques, des étapes initiales aux étapes finales, son apparence varie.

Au début le maître apparaît sous une forme humaine richement parée. 
A la suite, il est représenté sous une forme manifeste mais symbolique; d'abord attractive, puis répulsive et finalement sous cette couleur bleue sombre qui à la caractéristique de ne pas être perçue, d'être occultée, par l'esprit quand il est en activité.

Péma Gyèlpo : le Lotus vainqueur.

Amitabha : l'Infini lumineux. 

Samayavajra : l'Accomplissement adamantin (?). 

Vajradhara : le Détenteur de foudre ; représentant l'ultime accomplissement dans le tantra bouddhiste.  

A comparer : le Christ est visité à sa naissance par les rois mages. Il meurt Crucifié.
 
 Le maitre indique la Voie mais c'est au disciple de la parcourir.
 S'il y progresse, le maître [véritable] subtilement se retire;
 le disciple goutte par lui-même à la béatitude...

Cet enchaînement ne se retrouve pas seulement du début à la fin de la voie, dans le bouddhisme tibétain, mais est aussi compris dans toutes les pratiques rituelles, associant _liturgie préliminaire - principale - méditation & dédicace. 
 
Les cercles de 'la production dépendante' au nombre de quatre, évoquées précédement, y correspondent aussi:
   

Dans:
 

Cependant nous verrons, à la suite du développement sur le signe du scorpion, que la pratique rituelle peut être divisée autrement. 

Pour conclure, il faut cependant faire un constat: la mort est incontournable; même si par de sage réflexion elle peut être repoussée, et notre existence être améliorée, elle ne peut manquer de survenir.

(Illustration: un Tag à Manosque - Alpes de Htes Provence):

Toutefois, le dévelopement du tracé du scorpion, associé à l'aigle de St Jean et, qui peut l'être aussi, au phénix, donne un sens singulier au 'retour à la demeure sur le dos du taureau'...

(Illustration: Phénix dans 'L'art paléo-chrétien'):